dc.description.abstract | La reconstruction d'œuvres d'art à composante technologique au plus bas niveau des matérialités représente les mêmes défis et controverses que la reconstruction de restes archéologiques ou de monuments historiques. Il s'agit dans les deux cas d'une restauration extrême avec une difficulté voire une impossibilité de maintenir l'authenticité du "monument" sans preuves documentaires et une volonté solide de ne pas céder à la conjecture.
Les œuvres d'art technologique, préservées ou reconstruites sous leur forme historique, c'estàdire avec les technologies disponibles dans leur contexte d'origine, sont des témoins non négligeables de l'impact de la technologie sur la pratique artistique. La plongée au cœur de leur fonctionnement pour en comprendre les contraintes, parfois fortes, et leurs conséquences esthétiques ou opérationnelles sur l'œuvre d'art au cours du processus de duplication est un pilier central de réflexion et surtout d'expérimentation de l'unité de recherche PAMAL dans laquelle je suis étudiantechercheuse.
C'est dans ce contexte de recherche interdisciplinaire, où l'échec peut être un résultat en soi, que nous éprouvons la
méthodologie de l'Archéologie des Média sur environ dix études de cas d'œuvres d'art technologique, le plus souvent en réseau. Différentes étapes d'expérimentation comme la duplication complète ou lacunaire, le versioning ou encore la réinterprétation nous permettent d'explorer les principes de l'Archéologie des Média comme la rétro ingénierie ou la théorie des histoires alternatives. Au cours de cette communication, je mettrai à l'épreuve ces deux méthodologies de réappropriation des connaissances et engagerai une réflexion sur le concept d'écosystème médiatique comme celui du Minitel ou encore celui des productions artistiques collaboratives entre communautés artistiques et scientifiques. | |